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Les nouvelles technologies agricoles [NL49]

Les nouvelles technologies agricoles

L’Agriculture de demain doit faire face à de nombreux défis, survivre à la course folle de la compétitivité, subvenir aux besoins alimentaires croissants de la planète, et respecter les impératifs environnementaux. Comme nous l’avons souligné dans la newsletter précédente, le retour vers une agriculture familiale et traditionnelle pouvait représenter une solution séduisante mais incomplète. Celle-ci reste avant tout complémentaire à l’agriculture intensive, qui seule est en mesure de produire des rendements d’échelle. Pour répondre aux enjeux de la compétitivité tout en relevant la performance sociale et environnementale, l’agriculture industrielle dispose d’un éventail de nouvelles technologies.

L’agriculture, dans l’ensemble, reste une science très imprécise. En effet, en dépit de la variabilité des milieux (sols, climat et conditions hydriques), les techniques agricoles sont souvent appliquées de manière uniforme. De ce fait, l’agriculture industrielle consomme beaucoup plus de ressources énergétiques et hydriques qu’elle ne le devrait. Les nouvelles technologies agricoles permettent d’optimiser les rendements d’investissement tout en préservant les ressources énergétiques et naturelles en s’adaptant de mieux en mieux aux contraintes de l’environnement. Cet article illustre en quelques exemples, non exhaustifs, les nouvelles pratiques qui permettent de révolutionner une des plus anciennes industries du monde.

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[toggle_item title= »L’information » active= »true »]

  • L’information est collectée au moyen de capteurs qui permettent d’atteindre une agriculture de plus en plus précise à travers la traçabilité et le diagnostique en temps réel des cultures, du bétail et des équipements.
  • Les sondes atmosphériques et capteurs de sol fournissent une cartographie environnementale détaillée des parcelles. La mesure de l’humidité des sols ou de l’air est primordiale pour la prévision des risques d’apparition de maladies agricoles et garantir le bon fonctionnement des machines agricoles.
  • La biométrie du bétail est suivie grâce à des colliers équipés de balises GPS, de puces RFID (radio-identification), et de capteurs biométriques qui permettent de renseigner automatiquement et en temps réel sur l’état du bétail.
  • Les capteurs de culture servent à définir la quantité optimale d’engrais par plant, et de guider les dispositifs de fertilisation très précisément. Aussi, l’utilisation de drones, et de capteurs optiques permet de connaître l’état de santé des cultures à travers le champ.

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[toggle_item title= »L’automatisation » active= »true »]

  • L’automatisation des pratiques agricoles permettra d’augmenter les rendements et de réduire la pénibilité, à l’aide de robots à grande échelle, et de micro-robots, pour gérer les cultures plante par plante.
  • Robots agricoles : Aussi nommés Agbots, les robots agricoles viennent automatiser les procédés d’agriculture conventionnel tel que la récolte, la cueillette de fruit, le labour, l’entretien des sols, le sarclage, l’irrigation etc… A terme, on prévoit l’utilisation d’essaims de robots, équipés de micro-capteurs qui pourront monitorer, prévoir, cultiver, et extraire les récoltes de la terre, sans aucune intervention de l’Homme.
  • Reproduction sélective à itération rapide : C’est la prochaine génération de reproduction sélective dans lequel le résultat du croisement est prédit automatiquement par analyse quantitative à l’aide d’algorithmes spécifiques.
  • Agriculture de précision : La gestion des cultures est gérée de façon précise selon les variations observées au sein du même champ à l’aide de capteurs et de l’imagerie satellite. Les ressources sont ainsi optimisées. Une meilleure compréhension de la variabilité des cultures, des données météorologiques devrait permettre d’automatiser la prise de décision automatisée et les techniques de plantation.

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[toggle_item title= »Les nouvelles approches agricoles » active= »true »]

Cette catégorie regroupe les technologies qui révolutionnent les concepts de l’agriculture et qui étendent sa portée à de nouveaux espaces.

  • AGRICULTURE VERTICALE : C’est l’extension naturelle de l’agriculture urbaine. Ces fermes verticales permettraient de cultiver des plantes ou élever des animaux dans des gratte-ciels dédiés ou non dans les milieux urbains. En utilisant des techniques semblables à celles des serres, les fermes verticales pourraient en plus augmenter la lumière naturelle en utilisant un éclairage éco-énergétique. Les avantages sont nombreux, comme la production de denrées tout au long de l’année, la protection contre les intempéries, ou le soutien à l’autonomie alimentaire en milieu urbain et des coûts de transport réduits.
  • L’AQUAPONIE : C’est une technique qui combine l’utilisation de l’aquaculture et de l’hydroponie (agriculture hors-sol), soit de l’aquarium et de la serre. Les excréments de poissons (riches en azote, en phosphore et en potassium) fournissent l’engrais nécessaire aux végétaux. L’eau circule en cycle fermé : les végétaux absorbent l’eau, riche en nutriments, et font ainsi office de station d’épuration. L’enjeu principal est de trouver l’équilibre entre la population de poissons et la végétation cultivée.

Cette technique a des origines ancestrales puisqu’elle était déjà utilisée en Mésoamérique ou dans les rizières, parfois de manière inconsciente. Aujourd’hui, l’aquaponie poursuit des objectifs variés, elle peut être alimentaire ou ludique. A Berlin, la société EFC (Efficient City Farming Farmsystems ) a lancé le concept de « ferme aquaponique ». Installées sur les friches ou sur les toits, elles permettent la culture de plus de 400 variétés de végétaux aux côtés de poissons d’eau douce tels que la sandre et la perche. A Toulouse, l’aquaponie est en expérimentation au sein du Fablab Artilect ou chez des particuliers comme Flemming Funch qui a installé à Ramonville une mini-ferme aquaponique.

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[toggle_item title= »Quelles applications en France ? » active= »true »]

Avec 515 000 exploitations agricoles, l’agriculture est un secteur d’activité qui a encore beaucoup de poids dans l’économie française. Selon le réseau des chambres d’agricultures, ce secteur offre 849 000 emplois directs auxquels s’ajoutent 415 000 emplois de l’industrie agroalimentaire. D’après les sondages de l’Eurobaromètre, 90 % des Européens pensent que l’agriculture et les zones rurales sont importantes pour l’avenir du continent. Le développement technologique de l’agriculture devient donc nécessaire pour atteindre « une intensification durable », c’est-à-dire une agriculture industrielle respectueuse de son environnement. Désormais, on voit apparaître une nouvelle génération d’agriculteurs qui intègrent de plus en plus les nouvelles technologies à leurs modes d’exploitation.

C’est le cas de Jean-Pierre Morille, un jeune agriculteur à la recherche de solutions innovantes pour optimiser la gestion de son bétail dont l’expérience est relatée par le site du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Le jeune exploitant a décidé de moderniser son bâtiment d’élevage et d’installer un robot de traite. La mise en place de portes sélectives activées par les colliers des vaches, qui sont positionnées à des points précis du parcours de stabulation permet à la traite d’être assurée sans l’intervention de l’éleveur. Jean-Pierre Morille ne s’est pas arrêté là, il a également adopté un outil de suivi des chaleurs : Heatime. Cette technologie lui permet de mieux gérer le suivi du troupeau et ainsi de diminuer le temps d’observation. Le jeune agriculteur fait partie d’un groupe de travail qui permet d’échanger sur l’utilisation des nouvelles technologies agricoles.

Le high-tech s’invite bel et bien dans le secteur agricole français. Depuis 2008, le réseau des Chambres d’agricultures ont lancé l’évènement « Innov’Action en région ». Ces journées portes-ouvertes à travers à la France est l’occasion pour les agriculteurs et autres professionnels de découvrir les innovations mises en œuvres par les exploitations du réseau. Les thématiques abordées sont larges, énergie, bâtiments, robots, objets connectés etc… Pour plus d’informations sur cet évènement.

Toutefois, investir dans des nouvelles technologies agricoles c’est mobiliser des ressources financières considérables qui ne sont pas à la portée de tous les agriculteurs. La Dépêche du Midi a publié en juin dernier un article sur la « misère cachée de nos campagnes ». Il relate l’expérience d’agriculteurs criblés de dettes qui doivent se résoudre à la vente de leurs exploitations. Les pouvoirs publics doivent prendre conscience de cette réalité et mettre en œuvre les mesures nécessaires pour mettre les agriculteurs sur un pied d’égalité.

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[toggle_item title= »Et dans les pays en voie de développement ? » active= »true »]

L’agriculture et la sécurité alimentaire sont interdépendantes et relèvent d’une importance vitale dans les pays en voie de développement. Afin d’atteindre le premier Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD), réduire la faim et la pauvreté, il est impératif de dynamiser les pratiques agricoles de ces pays. Les pays industrialisés doivent soutenir la diffusion la recherche agricole et agronomique à travers des partenariats de recherche Nord-Sud et Sud-Sud. Dans le court-terme, il faut également fournir aux populations rurales les plus défavorisées des technologies adaptées aux conditions sociales et environnementales.

Améliorer les pratiques agricoles dans les pays en voie de développement, c’est contribuer à prévenir la famine, à renforcer la productivité, à réduire l’utilisation de produits chimiques et donc à préserver l’eau et les autres ressources naturelles. Plusieurs initiatives ont vu le jour et notamment autour des technologies de l’information et de communication (TIC). Au Niger, des scientifiques ont mis en place un système de « Télé-Irrigation mutualisée » qui est aujourd’hui utilisée par plus de 150 agriculteurs nigériens. Il s’agit d’une application à distance qui permet aux agriculteurs d’automatiser et d’optimiser leurs processus d’irrigation. Face à la menace de la sécheresse, cette pratique offre un gain de temps considérable et surtout une gestion de l’eau plus précise et moins consommatrice.

L’agriculture du futur fait donc le pari de réconcilier technologie, environnement et développement.

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Sources : Agricultures & Territoires, Agriculture.gouv, Touléco-green, Afrique Expansion, Innov’action agriculture, Huffington Post, la Dépêche du Midi, Usine Digitale et Farm Industry News

L’équipe ADEC-NS

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Article rédigé par l'équipe de l'ADEC-NS