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L’Ouzbékistan [NL60]

 L’Ouzbékistan

Un pays jeune doté d’un héritage millénaire

Un pays jeune aux multiples facettes

L’Ouzbékistan, pays peu connu en France mais évoquant un certain imaginaire rêveur, est un pays jeune. Il fêtera en effet ses 24 ans d’indépendance le 1er septembre 2015. L’actuel président, Islom Karimov, réélu en juin dernier pour son quatrième mandat, est à la tête du pays le plus peuplé d’Asie centrale.

L’une des forces de l’Ouzbékistan réside dans la jeunesse de sa population. Ainsi sur ces 30,2 millions d’habitants, environ 50% ont moins de 24 ans. Avec quasiment la moitié de sa population n’ayant pas connu l’ère soviétique et aspirant à plus d’ouverture sur le monde, l’Ouzbékistan évolue vers de nouveaux horizons.

Un autre atout de ce pays vient de sa pluralité culturelle. Il est une mosaïque de peuples née du brassage millénaire des populations : aux côtés de la majorité d’Ouzbeks vivent des Kazakhs, Tadjiks, Kirghizes, Turkmènes, Russes, Ukrainiens, Tatars, Arméniens, Coréens ou encore des Ouïghours. Son territoire comporte également une diversité de paysages, ses steppes étendues côtoient des montagnes mais également d’immenses oasis où ont été basées les anciennes cités caravanières.

Un carrefour civilisationnel à fort potentiel touristique

Sa position géographique privilégiée a fait de ce territoire un enjeu de conquête pour les grands empires ayant traversé l’histoire. Alexandre le Grand, l’Empire romain, différents empires chinois ainsi que les Perses puis les Arabes l’ont dominé et ont laissé leurs traces sur son patrimoine. C’est d’ailleurs sous la dynastie Omeyyade (dès 712 ap. JC) que la population s’est islamisée, pour compter aujourd’hui 94 % de musulmans.

Madrasa Sher Dor
Madrasa Sher Dor, Samarkand. Grand centre culturel et intellectuel islamique, Tamerlan a fait de la ville la capitale de son empire au 14e s.

Par la suite, l’apport des Turcs, des Mongols, puis au 19e siècle des Russes en ont fait un pays unique où les chefs–d’œuvre d’art islamique sont mêlés aux bâtiments de type soviétique. Ainsi, dans ce pays aux influences multiples, il n’est par exemple par rare de voir la vodka, très répandue, consommée pendant le mois de Ramadan.

Son caractère particulier de carrefour civilisationnel a atteint son apogée lorsque l’actuel territoire d’Ouzbékistan constituait une étape importante de la « route de la soie », reliant l’Orient à l’Occident. Des confins de la Chine aux rivages méditerranéens, les marchands y ont transité pendant des siècles et y ont véhiculé tant les marchandises que les idées.

De par cette histoire riche, le potentiel touristique de l’Ouzbékistan est énorme. Ses cités classées au patrimoine mondial de l’Unesco, telles que Samarkand, Boukhara ou Shakhrisyabz, avec leurs mosquées, leurs mausolées, leurs madrasas, leurs souks, leurs faïences bleues et vertes attirent aujourd’hui plus de 2 millions de touristes par an (2013), ce chiffre est en constante augmentation depuis l’indépendance. Les français en représentent une proportion considérable. En parallèle, un tourisme plus sportif, allant du trek au rafting en passant par le snowboarding se développe également.

Une transition économique graduelle vers l’économie de marché

Depuis l’indépendance, le pouvoir actuel a su préserver la stabilité politique du pays. Du fait de cette stabilité, il a concentré ses efforts sur la modernisation économique de l’Ouzbékistan. Une stratégie de transition graduelle d’une économie soviétique planifiée et centralisée vers l’économie de marché a été privilégiée, à la différence d’autres États comme la Pologne qui ont, eux, opté pour la « Thérapie de choc ».

[toggle_box] [toggle_item title= »Une privatisation progressive de l’économie » active= »true »]

L’accès à la propriété, y compris de la terre a été facilité. Les fermes d’État collectives ont été transformées en coopératives ou en sociétés et les propriétés privées se sont multipliées. Beaucoup des petites et moyennes entreprises anciennement étatiques ont été privatisées.

Signe de bonne volonté, l’État mène régulièrement des plans pour privatiser d’autres entreprises, et tend également à diminuer son capital dans nombre d’entre elles. Le secteur bancaire apparaît aujourd’hui en retrait : contrôlé à environ 70% par l’État, des réformes poussant à la privatisation sont néanmoins menées.

Ce nouveau climat économique, plus propice, a permis le développement important des PME. De plus, la concurrence indue par la privatisation a dynamisé l’économie et favorisé les progrès technologiques.

[/toggle_item] [toggle_item title= »Une diversification et modernisation de l’économie en cours  » active= »true »]

Avec plus de 8 % de croissance par an depuis 2007, l’économie ouzbèke connaît des perspectives de développement prometteuses. Ces potentialités sont multipliées par la diversification de l’économie en cours.

Les matières premières : le moteur de l’économie ouzbèke

Les ressources naturelles sont abondantes en Ouzbékistan. En matière d’énergie, Le gaz est un secteur clé puisqu’il contribue pour un tiers des exportations du pays. Après d’importants investissements publics, le gaz et le pétrole ont permis d’atteindre l’autosuffisance énergétique, avec le concours des énergies électrique, thermique et de l’hydro-énergie. Néanmoins, la croissance démographique et économique soutenue a poussé le gouvernement à encourager le développement de sources d’énergie alternatives (solaire, éolien, biocarburant, recyclage…).

En matière de minerais, les réserves de cuivre (11ème détenteur mondial), d’or (9ème producteur), d’uranium (8ème producteur) ou encore de charbon, de zinc, de tungstène ou d’argent ont contribué à l’industrialisation du pays dans l’après-guerre et constituent encore un potentiel économique important.

Le renouveau du tissu industriel : clé de voûte de la nouvelle politique économique ouzbèke
Tachkent
                      Tachkent, la capitale actuelle

Le président Karimov lance cette année un programme de restructuration, modernisation et diversification de la production, pour la période 2015-2019. Il est vital pour l’Ouzbékistan de développer son tissu industriel afin de diminuer sa dépendance économique aux cours des matières premières, notamment du coton, du gaz et de l’or. Le pays cherche ainsi à passer d’une économie de rente à une économie de production.

La modernisation de l’industrie s’imposait, car l’Ouzbékistan a gardé de son héritage soviétique un appareil industriel vétuste (notamment dans la métallurgie, la chimie ou l’aéronautique). Les réformes entreprises ont impulsé une dynamique aujourd’hui bien ancrée : de 14,2 % du PIB en 2000, le secteur industriel est passé à 24,4% en 2013. Actuellement, en plus de l’industrie lourde bien implantée (extraction du gaz et du pétrole, chimie et pétrochimie), divers secteurs croissent rapidement, notamment ceux de la construction mécanique, l’automobile, le textile, l’agroalimentaire ou encore des matériaux de construction ou des produits pharmaceutiques. Des entreprises locales spécialisées dans l’électroménager, ou les technologies de la communication commencent à fleurir.

Le secteur des services en forte expansion

La demande de service est en nette augmentation en Ouzbékistan. Ils représentaient déjà plus de 50 % du PIB en 2013. Les secteurs financiers et de maintenance/équipement restent les plus importants. La communication, la construction, la santé, le commerce et le tourisme sont des domaines qui connaissent une croissance forte. Les investissements deviennent de ce fait de plus en plus développés dans ces domaines. Cette situation démontre une certaine maturité de la structure économique de l’Ouzbékistan.

Un secteur agricole conséquent et en mutation

Avec 63 % de sa population vivant en zones rurales, l’Ouzbékistan ne peut négliger son secteur agricole. L’agriculture ouzbèke, auparavant centrée sur la monoculture de l’or blanc (le coton), est en voie de diversification. Le 5eme producteur mondial de coton favorise aujourd’hui la culture des céréales (blé, orge, maïs, riz…) et cherche à amplifier sa production des fruits et légumes. Actuellement l’agriculture ne représente que 17 % du PIB (selon les chiffres de 2013) mais les réformes menées ont permis, en plus d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, d’améliorer l’équilibre nutritionnel de la population.

[/toggle_item] [toggle_item title= »Une stratégie d’ouverture vis-à-vis de l’international en matière économique » active= »true »]
Navoi
Navoi, futur hub de l’économie d’Asie Centrale

L’Ouzbékistan s’ouvre, sur tous les plans. Après avoir adhéré à l’ONU et à différentes organisations internationales, crée diverses liaisons aériennes directes vers des pays partenaires, l’État a adopté des mesures incitatives afin d’attirer les investissements étrangers.
Parmi les mesures incitatives prises, on retrouve diverses garanties et régimes privilégiés accordés aux investisseurs étrangers. Les projets s’appuyant sur la main d’œuvre locale et permettant de développer la politique d’exportation du pays sont priorisés par le Programme National d’Investissement (PNI).
Dans cette perspective, l’État a également mis en place une zone industrielle d’économie franche, à Navoi, ainsi que deux zones industrielles spéciales, à Angren et Djizakh. La défiscalisation, l’exception des droits de douane ainsi que la simplification des procédures de séjour et d’envoi des marchandises font partie des mesures incitatrices. L’État veut faire de Navoi, avec sa zone industrielle et ses liaisons aériennes, ferroviaires et routières, un hub économique et logistique en Asie centrale.

[/toggle_item] [toggle_item title= »Une demande constante d’investissements étrangers » active= »true »]

En Ouzbékistan, le climat des affaires tend à être plus favorable. L’État a en effet infléchi sa politique commerciale, jusque-là restrictive, notamment après avoir enregistré une forte chute d’Investissements Directs Étrangers (IDE) en 2011. Toutefois ces dernières années le flux d’IDE a stagné, mais des perspectives d’amélioration sont à entrevoir.
L’Ouzbékistan présente, en effet, de nombreux avantages pour les investisseurs étrangers. Sa position géographique centrale, entre les marchés asiatiques, sud-asiatiques, du Moyen-Orient et de la Communauté des États Indépendants (CEI) est l’un de ses principaux atouts. La stabilité politique du pays, ainsi que de sa devise (le soum), son faible niveau d’endettement et ses réserves de change massives constituent également des points forts. De plus, la demande interne ne cesse de croitre, soutenue par les politiques d’augmentation des salaires du secteur public ainsi que des dépenses sociales.

Secteurs priorisés par le gouvernement :

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  • Extraction des minerais – Raffinage du pétrole
  • Chimie et pétrochimie
  • Machinerie agricole – construction automobile
  • Industrie textile
  • Agroalimentaire
  • Transport (désenclavement interne et régional)
  • Politique de la ville (déchets, approvisionnement en eau)
  • Énergies renouvelables
  • Technologies de l’information
  • Télécommunications
  • Secteur pharmaceutique et médical
  • Secteur bancaire
  • Secteur touristique
[/list] [/toggle_item] [toggle_item title= »Une diversification encours des partenaires commerciaux » active= »true »]

La Russie, les autres Etats de la CEI, et la Chine sont les partenaires commerciaux principaux du pays. L’Ouzbékistan est en effet membre de la Communauté des Etats indépendants (dont il a rejoint la zone de libre-échange en 2013) et de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS).
Outre ses partenaires traditionnels, l’Ouzbékistan a su élargir ses coopérations : ses relations avec la Corée du Sud (Korean Air est un acteur clé de l’aéroport de Navoi), l’Allemagne et le Japon en sont des exemples.

La France reste un partenaire commercial de second plan avec des exportations variées mais peu importantes en volume vers le pays et seulement 5 millions d’IDE en 2013. Les potentialités importantes de coopération et la présence d’un savoir-faire français fort dans les domaines priorisés par l’Ouzbékistan devraient pousser à l’intensification des relations franco-ouzbèkes.

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Sources: Ubifrance, Ambassade d’Ouzbékistan en France, Banque Mondiale, Banque Asiatique de Développement.

L’Equipe ADEC-NS

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Article rédigé par l'équipe de l'ADEC-NS